Quelques
informations concernant les archives du poste de Varsovie disponibles au Centre des archives diplomatiques de Nantes
Ceci est
une annexe de la page La
représentation de la France à Varsovie au XIX° siècle, dans laquelle se trouvent des renseignements généraux
notamment sur les consuls qui ont été en poste à Varsovie durant la période
1827-1850 :
*Raymond
Durand de 1827 à 1837 ;
*Anatole
Brénier de 1837 à 1841 ;
*Charles
de Théis de 1841 à 1848-1850.
Le Centre des archives diplomatiques de Nantes (CADN)
Ce centre d'archives du ministère des Affaires étrangères héberge les archives rapatriées des postes extérieurs (ambassades, consulats), alors que le centre de La Courneuve héberge les archives en provenance du ministère.
Il est situé au 17 rue de Casterneau (quartier Mitrie, Nantes-Est).
Ce centre d'archives du ministère des Affaires étrangères héberge les archives rapatriées des postes extérieurs (ambassades, consulats), alors que le centre de La Courneuve héberge les archives en provenance du ministère.
Il est situé au 17 rue de Casterneau (quartier Mitrie, Nantes-Est).
Les
archives du poste de Varsovie au CADN
Elles
comportent deux fonds : 721 PO/1 et 722 PO/1.
Le fonds
721 PO/1 concerne les années 1934-1939 et 1945-1993 ; il comporte 402
« articles » (dossiers) et correspond à 46,13 mètres linéaires.
Le fonds
722 PO/1 concerne les années 1828 à 1883 et comporte 8 articles. La notice introductive,
datée de juin 2001, indique que « le fond Saint-Pétersbourg, non classé,
est susceptibles de renfermer quelques autres documents provenant de ce
poste. ».
Le
fonds 722 PO/1 (1828-1883)
Il est
divisé en deux parties.
I)
Correspondance politique :
a) 1 à
4 : Arrivée-départ
1)
1828-1838 (722 PO/1-1)
2)
1844-1852 (722 PO/1-2)
3)
1856-1860 (722 PO/1-3)
4)
1861-1862 (722 PO/1-4)
b) 5 à
7 : Minutier de la correspondance avec le ministère des Affaires
étrangères (toutes directions)
5)
1862-1864
6)
1864-1865, 1869-1874
7)
1874-1883
II)
Correspondance avec les postes diplomatiques et les autorités locales
a)
Correspondance avec l’ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, le général La
Moricière (1849-1862)
b)
Correspondance avec les autorités locales (1844-1849)
c) Deux
pièces isolées
*Lettre
de Jean Schlumberger, victime de brigands, 18 janvier 1862
*
« Rapport à sa Majesté l’empereur et roi », 1er juillet 1823
La
correspondance politique
Le
consulat de Varsovie comportait une « Direction politique » comme
l’indiquent certains en-têtes de lettres (par exemple la lettre du consul au
ministre Molé, 29 août 1838, cité ci-dessous).
Plusieurs
lettres émanent des ministres des Affaires étrangères (Molé, de Broglie Guizot)
ou lui sont adressées. Le fonds PO/1-1 inclut de nombreux courriers venant de
Paris alors que dans le PO/1-3 ne se trouvent que du courrier vers Paris
(presque toujours sous forme de brouillons).
Les
sujets abordés dans ce cadre sont :
*les
déplacements à Varsovie de personnalités, notamment le tsar russe ;
*la
situation de la Pologne (notamment : insurrection de 1830, insurrection de
Cracovie en 1846) ;
*des
demandes de renseignements concernant des Polonais réfugiés en France (très
nombreuses dans la période 1844-1848, alors qu’il n’y en a pas pour la période
1828-1839).
Certains
courriers des années 1832-38 indiquent qu’est jointe une lettre personnelle
d’un exilé à un parent en Pologne (par exemple, le courrier cité ci-dessous de
Victor de Broglie).
Quelques
courriers intéressants
1)
L’Angleterre et la France face à la politique de russification (juillet-août
1838)
Trois
éléments :
a)
Brouillon de lettre du consul (Anatole Brénier) au ministre (Mathieu Molé*)
(référence : Direction politique, n° 16, 14 juillet 1838),
b)
Réponse du ministre (Direction politique, Déchiffrements, lettre du 16 août
1838)
c)
Brouillon de lettre du consul au ministre (Direction politique, n° 20, 29 août
1838),
*Mathieu
Molé est ministre des Affaires étrangères de septembre 1836 à mars 1839.
Le consul
signale un différend entre le consul d’Angleterre et le gouvernement polonais,
parce qu’une dépêche lui a été remis en russe :
« Le
colonel Barnett, considérant que l’emploi de cet idiome est une dérogation au
statut organique qui a reconnu l’usage de la langue Polonaise comme langue
nationale, a pris la résolution de refuser la dépêche qui lui a été adressée en
langue russe et de demander que la réponse lui soit faite sinon en langue
diplomatique, le français, au moins en langue Polonaise. »
Raymond
Durand demande des instructions sur cette affaire, mais explique aussi qu’il
discerne une politique systématique de russification, et ajoute « La
protestation du Consul de Sa Majesté Britannique peut devenir un coup d’éclat
en faveur du Statut organique, c’est-à-dire de la nationalité Polonaise. Le
Gouvernement du Roi désire-t-il que je m’y associe ? ».
La
réponse de Molé est claire : les attributions du consul ne permettent pas
qu’il s’associe à la démarche du consul d’Angleterre ; d’autre part
« il est trop manifeste que si nous avions à émettre une protestation
contre des changements apportés depuis quelques années à l’organisation
intérieure de la Pologne, ce n’est point celui dont il s’agit ici que nous
placerions au premier rang de nos griefs. ».
En
bref : « bien entendu, nous ne ferons rien… ».
Dans le
courrier suivant, le consul indique que la correspondance entre le consul
anglais et le gouvernement polonais se fera désormais en français.
2) La
conscription de Français résidant en Pologne (1832)
Une
lettre ministre Victor de Broglie au consul Raymond Durand, du 27
décembre 1832, évoque le problème de « ceux de nos nationaux qui résident
dans ce pays, et qu’ [...] on prétendrait assujettir à la conscription
militaire. » Il ajoute : « il n’est pas douteux que vous ne soyez en
droit d’invoquer le principe de la réciprocité, attendu que les fils
d’Etrangers, nés en France, y sont exempts du recrutement, quand leurs pères
n’ont pas obtenu des Lettres de naturalisation. » et demande d'être
tenu au courant.
On
trouvera le texte et l'étude de ce document sur une page
annexe.
Date
de création : 14 octobre 2015
Mise à jour : 24 octobre 2016
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